Pesciu Anguilla : l’enfant de Bastia.

Pesciu Anguilla : l’enfant de Bastia.

Opéra bouffe en quatre saisons.

Criazione di Orlando Forioso, scritta cù Pierre Bertoni, a partesi da u rumanzu di Sebastianu Dalzeto.

Création le 3 octobre 2009 au Théâtre de Bastia

avec:

LES ACTEURES

I CUGINI CORSU-NAPULITANI : Giorgio Di Costanzo (U napulitanu), Pierre Bertoni (U paisanu corsu)

A FAMIGLIA MORSICALUPA : le petit François Falcucci (Pepé Morsicalupa dit Pesciu Anguilla), Patrizia Gattaceca (Faustina, sa mère), Henri Olmetta (Fortunatu, son père),  Laetitia Damiani (Assunta, sa sœur).

Pierre Pasqualini (Pepé Morsicalupa adulte, devenu prêtre)

A BANDA DI U TURCÒ ,  I PRETI, I PISCATORI, I PANETTERI :Guy Cimino (U Turcò, soldat de Napoléon III à la retraite) Marie-Paule Franceschetti (Cuncetta, sa femme), Michel Fondacci (Prete Canone), George De Zerbi (Luigi u panetteru, chì canta) , Roselyne Filippini (A piscjaja ; a patrona di a taverna), Jacky Quilichini (Patron Frasca ; u patrone di a taverna), Jo Fondacci (Le Maire)

A FAMIGLIA MORFINI : François Berlenghi (Antonio Morfini, Conseiller de la cour d’appel), Dominique Bianconi (Maddalena, sa femme), Marie-Ange Geronimi (Maria , sa fille dit la bigote), Michèle Sammarcelli (Elena, sa fille dit la folle )

E PUTTANE è U POPOLU DI U PUNTETTU : Les chanteuses et chanteurs lyriques de l’école MUSIKALLISTE et les chœurs de VOCI E ORGANU – Chef des chœurs Viviane Loriaut-Damiani – Au piano Antoine Agostini

Maryline Leonetti (Luciaccia di Pisa, soprano) et Amélie Tatti, Virginie  Santoro, Aline Ramuz, Valérie Giacometti, Bernadette Giannechini, Sylvie Iozzia, Brigitte Olmetta, Véronique Vitali, Amèlia De Solliers, Leyla L’Eritier, Muriel  Maestracci, Patricia Canniccioni, (soprano ou mezzo soprano)

Thomas Bronzini ( Francescu, innamuratu, baritono), Gérard Fochi, Christophe Orsucci, Antonì Froli, Stéphane  Giannechini, Carlo Felice Giammari, Francis Cardi, Olivier Pailly, François Luro, Bernard Bos, Pierre Del Santi (tenori ou barotoni ou bassi) et Odile Fombelle, Catherine Bona, May Soula, Danièle Fabiani, Christine del Santi (soprano ou mezzo soprano)

I MACCHJAGHIOLI Musiciens : François Balbinot (guitare) Henri D’Alessio (guitare), Paul Bragoni (guitare), Joseph Valecale (mandolino), Alain Riccoveri (accordéon)

Basses : Robert Archiappati, Pierre Mirandelli, Toussaint Allegre – Ténors : André Mughioni, Serge Fazini, Jean Venturi, Louis Castelli, Philippe Franchi, Martin Bradamanti, Jean Louis Poletti, Jean Valeri, François Massei, Jo Pesce – Soprano : Anne-Laure Allegre – Mezzos : Annie Rossi, Santa Allegre, Marianne Agostini, Arlette Torre, Chantal Sorbara, Mado Massei, Marie-Ange Quintard, Paula Colombo, Janine Mariani, Louise Bartoli, Christiane Servetto, Josiane Peretti.

OCCHIU A OCCHIU Le groupe de danse de Corte : Pascal Moroni, Sigrid Moroni, Joseph Luciani, Viviane Luciani, Jean-Charles Pantalacci, Marie-Christine Pantalacci, François Massei,Mado Massei, Sylviane Sammarcelli , Paule Zagnoli, Francine Sanchez, Paul Ceccarini, Marie Alberini, Patrick Cesari (guitare), Dumé Gallet (violin).

LA LYRE BASTIAISE dirigée par Yves Dubois : Jean Ogliastro, Alain Touzet, Jean-Charles Bossert, Alain Edme, Florian Ortega, Daniel Di Giambattista, Michel Achard , Luc Devige, Marie Clavier, Pierre Roussel, Pierre Lambert, Denis Micheli, Charlotte Carpita, Nastasia, Marina, Samire, 

L’ORCHESTRA ARIA AJACCIO : Pierre Deiana, Jean-Dominique Exiga, Althaea Sciocca, Marie-Blanche Deiana, Marc Pouget, Lydie Renaudineau, Elisabeth Mahut, Charly Bastelica, Paul Spano, Joël Isoni, Saveur Pisano, Charles Murati, Christiane Barba. 

A BANDA DE I SGAIUFFI :Julie Santucci, Mary Iozzia, Léa Bastid, Macia Rocchi, Dorian Bastid, Inès Léonetti, Mathilde Murati, Pauline Murati, Remy Luro,Tanguy Vialle, Thomas Lanziani, Julia Sicurani, Laurent Khider, Xavier Sammarcelli.

Musiques issues des traditions populaires corse, napolitaine et italienne et aires des opéras : La Traviata, Lucia di Lammermor et La Bohème

Décors  collages  Jean-Jacques Torre

Costumes  Vincenzo Canzanella CTN 75-Napoli

Assistant à la mise en scène  Giorgio Di Costanzo

Habilleuse Simone Grimaldi

Photos Jean-Marie Colonna

Mise en scène  Orlando Forioso

Une production TeatrEuropa en collaboration avec U Svegliu Calvese et le Théâtre de Bastia

“…Nutava cume un pesciu, e squillia cume l’anguilla, ciò chì l’avia valutu d’esse cugnumatu Pesciu Anguilla … ( Il nageait comme un poisson et glissait comme l’anguille, ce qui lui avait valu d’être surnommé Poisson Anguille

Pesciu Anguilla est le surnom attribué au petit Pèpè Morsicalupa, qui vit dans une pauvre familleau Puntettu, dans un Bastia très méditerranéen, à la fin du XIXème siècle. Pèpè est un cireur de chaussures corse, un gamin de douze ans qui tente de traverser la vie à la nage. Son errance dans Bastia, soit pour chercher des clients, soit pour échapper à la fureur alcoolique de son père, l’amènera à rencontrer toute cette humanité, populaire et bourgeoise, qui peuple son quartier- théâtre. Chaque personnage de cette fresque possède les caractéristiques de ce que d’aucuns auraient pu appeler «la comédie humaine» : qui est en proie à l’alcoolisme, qui est en proie à la folie d’un amour bafoué, qui ne songe qu’à s’enrichir, qui cherche à gagner son pain quotidien…tous tournent autour de Pèpè, avec leurs bagarres, leurs chants, leurs plaisanteries et leurs disputes, leurs douleurs et leurs fêtes, comme dans un grand tableau représentant une ville avec vue sur la mer.

A partir du «rumanzu d’amparera /roman d’apprentissage» de Sebastianu Dalzeto, Orlando Forioso crée sur la scène une dramaturgie nouvelle. Il réduit les temps et les dialogues, il mêle récitation et chant, il accentue la dérision et le rêve, le désespoir et le fatalisme méditerranéen, il exalte le rôle prépondérant de Pèpè, mais aussi celui des personnages qui sont en contact étroit avec lui, il articule le développement de ses aventures dans le contexte de la ville, créant une histoire qui va au gré des saisons : l’été avec l’anniversaire de la naissance de Napoléon, l’hiver des fêtes de Noël,  l’automne avec le pèlerinage à Notre Dame de Lavasina, le printemps avec les feux de la Saint Jean. Pèpè apprend à grandir dans une sorte d’opéra bouffe, ainsi que le souligne Marie-Jean Vinciguerra, dans la préface de l’œuvre de Dalzeto. Il se meut sur une scène agitée du constant mouvement d’éléments scéniques divers, recréant  des collages qui vont suggérer les espaces de la ville, en un hommage à un Bastia qui fût, à la ville de bord de mer lieu de rencontre de diverses communautés, où les enfants étaient à tout le monde et à personne, et où la réussite de l’un était la réussite de tous. Aujourd’hui, avec un regard détaché et critique, cette époque renaît de façon théâtrale, en un mélange de comédie et de fête, dans le souvenir d’éclats de vie méditerranéenne, où pécheurs et citadins accueillaient le lever du soleil en chantant des airs de « La Bohème » ou de «  La Traviata », en les mêlant à des chants corses ou napolitains. Le chant est la langue commune dans laquelle tous se retrouvent, tandis que les langues parlées sont les langues maternelles, celles du cœur et de l’oralité, et le corse de Dalzeto rencontre le napolitain des pécheurs, le toscan des voyageurs et le latin des poètes et des prêtres. Sebastianu Dalzeto, dont le nom était en fait Nicolai, est né à Bastia le 1er mars 1875, et est mort à Ville di Petrabugno le 3 décembre 1963. Avant d’être romancier et poète, il avait servi dans l’administration coloniale. Il manifesta assez de  courage pour se déclarer communiste et anarchiste dans les années 20 (il avait fondé le journal « La Corse rouge »). Poussé par l’objectif de défendre les pauvres et de faire naître un monde nouveau, Dalzeto truffait ses écrits d’enseignements moralistes qui peuvent prêter à sourire aujourd’hui, mais qui nous éclairent sur une époque : nous en recevons toute la force lyrique et populaire mêlée aux concepts d’espérance et de changement. Grand défenseur de la langue et de la culture corses, Dalzeto/ Nicolai, nous laisse en héritage cette source que constitue son roman bastiais Pesciu Anguilla, source à laquelle nous venons nous abreuver comme le ferait un assoiffé, à la recherche d’un matériel linguistique et culturel qui puisse enrichir le développement linguistique et social de la Corse d’aujourd’hui.

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