Digenis Akritas | dodici stonde in video

Digenis Akritas | dodici stonde in video

Racontu di i raconti. Quandu l’occidente scontra l’oriente.

Avec:

Dodici stonde rializzate da Orlando Forioso in video, nantu a un prugettu di Patrizia Gattaceca, cù assestu musicale di Antoine Leonelli.

Douze épisodes d’Orlando Forioso en vidéo, sur un projet de Patrizia Gattaceca, avec « assestu » musical de Antoine Leonelli.

  1. Le lodi : Patrizia Gattaceca – Musica | Paolo Odorico – Testu
  2. L’Emiru : Patrizia Gattaceca – Testu è Musica
  3. E prudezze di l’Akrita : Patrizia Gattaceca – Testu è Musica
  4. Il desiderio : Patrizia Gattaceca – Musica | Paolo Odorico – Testu  
  5. U lamentu di a mamma : Patrizia Gattaceca – Testu è Musica
  6. L’amore : Patrizia Gattaceca – Testu è Musica
  7. L’accunsentu : Patrizia Gattaceca – Testu è Musica
  8. Le nozze : Patrizia Gattaceca – Musica | Paolo Odorico – Testu
  9. U giardinu : Patrizia Gattaceca – Musica |   Paolo Odorico è Patrizia Gattaceca – Testu
  10. U castellu : Patrizia Gattaceca – Testu è Musica
  11. A morte di l’Akrita : Patrizia Gattaceca – Testu è Musica
  12. Che io muoia : Patrizia Gattaceca – Musica | Paolo Odorico è Patrizia Gattaceca -Testu

Patrizia Gattaceca – Cantu

Antoine Leonelli – Chitarra è assestu musicale

Orlando Forioso – Messa in scena

Franco Bonetti – Pitture

Thomas Giovannetti – Realisazione

Vincent Grisoni – Sonu

Pierre-François Cimino – Lume

TeatrEuropa – Produzzione

Pastaprod – Mezi tecnichi

Un ringraziu particulare à Anaïs Tapiero è Manon Thébault

Production TeatrEuropa dans le cadre de A FESTA DI A LINGUA 2020 Direzzione di a Lingua di a Cullettività di Corsica

Eccu, emu compiu u Digenis Akrita propriu l’8 dicembre, Festa di a Nazione …evviva! Eccu i screenshotti di i magnifichi, originali e sensuali canti di Patrizia Gattaceca, cù i mediterranei è raffinati soni di Antoine-Marie Leonelli è e muderne pitture di Franco Bonetti (pè sempre inde u core) … Una storia bizantina, cù versi corsi è taliani scritti da dui prufessori , una corsa è unu taliano (Paolo Odorico), pè reagisce è tene u capu rittu in st’epica di a covidda (chì ci ha fattu veramente cagà!). A Festa di a Lingua #afestadialingua 2020 (à ringrazià a Cullettività di Corsica #cullettivitadicorsica è a Direzzione di a Lingua ) ha pigliatu forme nove, cume dicia u pueta :  » Dobbiamo fare di ogni disfatta una vittoria ». Stu travaglione di TeatrEuropa di Corsica, fattu cù amore è impastatu cù a pacienza è a bona pratica di , hè pè voi Pastaprod . Scialatevi !ps. I prufessori di corsu ponnu: o travaglià cù i sculari nantu à i versi di Patrizia o nantu à i sbagli di Orlando! Fate voi . Ma… chì si sbaglia, inventa !

U Digenis Akritas hè un’eppupea ch’omu situeghja à principiu di u dodicesimu seculu inde l’Imperu bizantinu. Sicondu certi ipotesi, adunisce unipochi di canti detti « acritichi » anteriori à stu periudu è ancu forse di u principiu di l’ondicesimu seculu. Tandu ùn eranu i Turchi i nemichi di i Bizantini nant’à e fruntiere urientale, cum’è à parte si di l’anni 1050, ma eranu piutostu l’Arabi chì s’eranu impittati cù Custantinopuli dipoi seculi è seculi.  

Stu puema, ghjucatu è cantatu in lingua corsa, ci conta u parcorsu di un’eroe inde i cunfini urientali di l’Imperu, in limita cù u mondu arabu, nant’à e sponde di l’Eufrate. Basile Akritas, prutagunista di u Digenis Akritas è umatale, hè u custodiu di sti cunfini sin’à e limite urientale di u mondu cristianu. Saria forse isciutu da una nobula bizantina è da un emiru sirianu. Cumbatte l’animali feroci, i mostri tremendi o fantàstichi, l’Amazone … Stumacutu cum’è Roland, amurosu cum’è Erec, di e volte lighjeru cum’è Gavinu, Digenis Akritas scummove sempre inde a mimoria di i Grechi u sensu di a so identità.  

Le Digénis Akritas est un poème épique que l’on situe au début du XIIe siècle au sein de l’Empire Byzantin. Selon certaines thèses, il réunit des chants dits « acritiques » antérieurs à cette période et datant peut-être du début du XIe siècle, les ennemis des Byzantins sur les frontières orientales n’étant pas les turcs, comme c’est le cas depuis les années 1050, mais les arabes, contre lesquels Byzance a lutté pendant des siècles.

Ce poème présente le parcours d’un héros aux confins orientaux de l’Empire, à la frontière du monde arabe, sur les rivages de l’Euphrate. Basile Akritas, personnage principal du Digénis Akritas, homme de stature imposante est le gardien des frontières aux limites orientales du monde chrétien. Il serait issu d’une noble byzantine et d’un émir de Syrie. Il lutte contre les animaux féroces, les créatures fantastiques, les amazones…Intrépide comme Roland, amoureux comme Erec, parfois léger comme Gauvain, Digénis Akritas continue à émouvoir dans la mémoire des grecs le sens de leur identité.

Plusieurs traductions sont aujourd’hui à notre disposition.
Pour ce projet d’adaptation, de mise en musique et d’interprétation du Digénis, je me suis inspirées de la version italienne traduite du Grec par le Professeur Paolo Odorico. Certains textes sont interprétés en italien.

Le Récit :

Le poème se divise en deux parties principales.

La première partie raconte le mariage des parents du héros, qui sont un émir musulman converti au christianisme et une noble demoiselle rattachée d’une manière ou d’une autre (les versions varient) à la maison des Doukas, qu’il a enlevée à sa famille lors d’une expédition de pillage. Vaincu par les frères de la belle, l’émir se convertit par amour pour sa captive et transplante toute sa parenté en pays byzantin. Le héros, dont le prénom est Basile, est donc issu de deux races différentes (il est digénis). Selon certains historiens, le grand-père musulman de Digénis serait modelé sur le personnage historique Chrysocheir le dernier chef des pauliciens.

La seconde partie (la plus longue, bien plus romancée) raconte les aventures du héros. À son tour il enlève (cette fois-ci par un rapt romantique) la fille d’un stratège et mène une vie de libre apélatès (brigand), multipliant les aventures guerrières et amoureuses. L’ensemble est censé se dérouler sur les frontières (akrai : le héros est un akrite) orientales de l’empire, que le héros libère des monstres (dragons, lions, etc.) et des malfaiteurs (chrétiens ou non) qui infestent la région. Le sommet du récit, est la rencontre entre Digénis et l’empereur Basile (il s’agit de Basile II, devenu une figure de légende), à qui il donne des conseils de bon gouvernement : « aimer l’obéissance, avoir pitié des pauvres, délivrer les opprimés de l’injustice qui les accable, pardonner les fautes involontaires, ne pas prêter l’oreille aux calomnies, refuser l’injustice, chasser les hérétiques, favoriser les orthodoxes ».L’empereur lui donne alors par chrysobulle une pleine et entière autorité sur les frontières, et Digénis s’installe avec son épouse dans un splendide palais sur l’Euphrate.
Invaincu de main d’homme, le héros meurt de maladie, son épouse aimante le suivra dans la mort.

Il n’est pas comme les émirs orientaux de notre imaginaire, ou comme les chevaliers de notre Moye Âge : Digénis est un héros à part, grand combattant, chrétien convaincu, certes, mais prototype de l’individualisme qui caractérise bien le comportement des Grecs de l’époque. La dimension sociale, le pouvoir sur les autres, les comportements héroïques au service d’un idéal n’appartiennent pas à sa conception du monde. Il est né d’une mère chrétienne et d’un père arabe, converti par amour à la foi des chrétiens, il fait partie d’une famille qui avait été au service de l’empereur byzantin, mais il ne gouverne pas une région au nom de celui-ci. Il est seul, dans un monde hostile. Dans l’un des chants populaires qui parlent de lui, il dit « je suis né seul et seul je me promène ». Son monde est celui de la chasse aux animaux sauvages, de la défense de son territoire contre les ennemis, mais non en tant qu’adversaires d’une patrie dont il ne parle jamais. Il vit dans un château qu’il a construit pour son plaisir, il lutte contre les brigands qui veulent l’humilier en lui enlevant la fille qu’il aime. Sa dimension est solitaire, il défend son honneur, entouré de fidèles et beaux jeunes soldats, qui participent à cette solitude.

On l’appelle Akritas, « homme des frontières », mais les frontières sont surtout celles qui les séparent des autres, qui lui permettent de bâtir son splendide éloignement. Digénis Akritas est un grand solitaire, vaillant, généreux, mais solitaire. Son monde est celui de l’amour pour sa belle, qui se laisse mourir après son décès, celui de sa virilité machiste, le champion d’un individualisme qui nous montre un monde trop semblable au nôtre.

Texte de Paolo Odorico .

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