Napuliò pè ride

Napuliò pè ride

Dumande serie & risposte sceme, pè cunosce megliu a Famiglia Buonaparte

Ghjocu di Orlando Forioso
Traduzzione di Cristofanu Filippi
Fotò di Silvio Siciliano è Jean-Marie Colonna

Ce livret fait parti de la série théâtrale « Les Bonaparte, una famiglia corsa », un projet d’Orlando Forioso, conseiller scientifique Jean-Marc Olivesi.
Produit par TeatrEuropa de Corse en collaboration avec la Maison Bonaparte d’Ajaccio – SCN Malmaison Paris et la Ville d’Ajaccio.
Ce livret est dans le cadre di a Festa di a lingua 2016 « Ancu i Bonaparte parlanu corsu », avec le soutien de la Collectivité Territoriale de Corse – Direction de la langue.

©crédit photo : Silvio Siciliano et Jean-Marie Colonna

Edizione TeatrEuropa

Impression : Stamperia Sammarcelli

REGLE DU JEU

“Parole, parole, parole …”, chantaient Dalida et Alain Delon. “Words, words, words …”, répondait Hamlet à Polonius, qui lui demandait ce qu’il était en train de lire.

C’est par centaines, et même par milliers, que des mots défilent chaque jour sous nos yeux, chaque jour mais aussi chaque nuit selon où nous vivons, sous toutes formes et dans toutes les langues, à travers Internet. Mais lesquels choisir ? Lesquels mémoriser ? Lesquels devons-nous utiliser pour être ce que nous sommes ?
Quand j’étais enfant, je crois que j’avais 8 ans, et que j’étais arrivé depuis peu à Turin, en provenance de Naples (émigré et non pas voyageur !), je commençai à fréquenter la Bibliothèque Municipale pour apprendre la Langue. Non pas le Napolitain, dans lequel je baignais depuis plus de mille ans, mais l’Italien. J’ai eu alors, à ma disposition des milliers de livres, mais l’un de ceux dont je me souviens le mieux, était d’une effrayante simplicité : sur chaque page, une question suivie d’une série de réponses farfelues et amusantes. Je me rappelle parfaitement de celle qui demandait la définition du mot : « kibboutz ». Une des réponses proposées était : « mot utilisé à Alberobello dans les Pouilles, quand quelqu’un frappe à la porte d’un « trullo », habitat typique de la région. Kibboutz ? C’est-à-dire : Chi bussa/Qui frappe ? « 
Les années ont passé, mais chaque fois que j’entends les mots Kibboutz, Alberobello, Trullo, Pouilles, non seulement je me souviens de ce livre, mais je sais précisément ce que ces mots  veulent dire. Je l’ai appris en jouant et en riant. Je l’ai appris en pratiquant le paradoxe, l’assonance, l’hyperbole, la contamination entre savant et populaire, entre langage soutenu et familier. Je l’ai appris en libérant mon esprit des limites et des barrières, des préjugés, de la raison et du sens, du repli, tel celui du porc-épic, sur moi-même et sur ma culture. Air, Liberté, Rencontre, Respect.

Des mots, des mots, des mots pour rire et pour être. Parmi les autres.
Voici pourquoi, j’ai pensé à un jeu idiot pour compléter notre projet de série théâtrale : LES BONAPARTE – UNA FAMIGLIA CORSA. Non seulement pour mieux connaître les membres de cette famille impériale, née et élevée dans la rue Malerba à Ajaccio, mais aussi pour fréquenter la Langue. La Langue Corse.

Depuis toujours, je suis convaincu qu’une langue maternelle doit être appétissante, savoureuse, goûteuse, nourrissante, légère comme la cuisine d’une mère. Pas de tradition ici, mais un quotidien collectif. Un bon plat de pâtes à la tomate et au basilic, n’a rien à envier à la Nouvelle Cuisine, ou aux sushis : il vous accompagne toute votre vie, et vous enseigne qui vous êtes.

« Je ne connais rien au monde qui ait autant de pouvoir que les mots. Parfois j’en écris un et je le regarde jusqu’à ce qu’il se mette à resplendir.  » Disait la grande poétesse Emily Dickinson.
Eh bien ! Nous, nous faisons briller les mots avec les couleurs des photos de Silvio Siciliano et Jean-Marie Colonna, réalisées durant les spectacles.

Même le signe alphabétique est esthétique, comme nous l’enseignent les graphies chinoise, arabe ou japonaise…
Et les lettres sont libres de s’unir comme elles veulent, utilisant tout l’échantillon de styles : un hommage à la langue corse.
La richesse des formes est telle, qu’elles ressemblent aux pièces du trousseau d’une  jeune mariée qu’elle aurait toutes lavées et étendues à sa fenêtre. Juste pour rire.

 Orlando Forioso

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