MÉDÉE
Tourments, coup de folie, voix et souvenirs de quelques meurtres d’une étrangère.
Œuvre contemporaine d’Orlando Forioso d’après les Médée de Sénèque et d’ Euripide
Avec Caterina Murino
Création: 12 décembre 2012 Théâtre Municipal de Bastia
Avec Caterina Murino
sur scéne, Lauriane Goyet, Natacha Mathieu, Loïc Sekli, César Cordoliani, Lina Marini,
sur l’écran, les chanteurs de A Filetta: Jean-Claude Acquaviva, Ceccè Acquaviva, Jean-Luc Geronimi, Paul Giansily, Jean Sicurani, Maxime Vuillamier.
Musique Textes extraits des Chœurs de la Médée de Sénèque, traduits et mis en musique par Jean-Claude Acquaviva
Décors Tableaux de Franco Bonetti – Assemblage C.M.E. Gonin – Calvi
Costumes Atelier Farani , Rome
Images Silvio Siciliano
Vidéo Studio 20 – Captation GB prod
Organisation Valérie Salducci
Mise en scène Orlando Forioso
Production TeatrEuropa de Corse. Avec le soutien de la Collectivité Territoriale de Corse
MEDEE FURIEUSE
Je me revois sur ton radeau. Savais-je seulement qui tu étais, qui étaient les autres, que j’aurais été à tous et à personne ? Aucun, pourtant, ne m’effleura car il est difficile de se débarrasser de l’odeur de la mort ».
Médée l’étrangère, Médée la meurtrière, Médée la magicienne, Médée l’amante… Combien est dense et présent ce personnage antique, venu jusqu’à nous avec toute sa force et tout son mystère !
La chronique des faits divers la ramène vers nous, chaque fois qu’une mère tue son propre enfant, mais depuis Euripide, des centaines d’écrivains, de musiciens, d’essayistes, de psychologues, de réalisateurs ont tenté de trouver une réponse à ce geste homicide.
A notre tour, nous essayons de « trouver le motif », avec ce spectacle qui voit sur la scène une grande actrice internationale, de cinéma et de théâtre, Caterina Murino, entourée sur scène par six artistes (acteurs et danseurs), et sur l’écran du chœur formé de sept chanteurs de l’un des groupes les plus raffinés de Méditerranée, A Filetta.
« Notre chant est de pierre et d’eau. Dans ses plis et ses replis, dans ses mystères, il conjugue les méandres de l’âme de ce rocher tumultueux qui nous a engendrés » disent les chanteurs corses de leurs propres compositions, eux, qui partagent avec Caterina Murino l’âme insulaire.
Sardaigne et Corse unissent leurs univers respectifs en une narration moderne, qui parle de femmes et d’hommes, amants incompris, assassins et victimes sacrificielles de l’éternel rituel de l’amour extrême.
De Sénèque à Euripide à Pasolini, le développement dramaturgique du personnage ne surprend plus, mais Médée vit dans ses fragments de raison et de tort, dans sa réalité d’être justiciable pour un tel geste.
Le spectacle reprend l’idée antique d’écriture et de mise en scène de tragédie, en tant qu’ensemble de paroles et de musiques, de psalmodies, chants et danses, mais la forme se plie au temps, et les nouvelles techniques et technologies se mettent au service de ces tourments, de ces coups de folie, des chapitres de la vie de cette femme ou d’autres femmes encore.
Médée présente sur scène ou Médée sur écran se succèdent, comme les jeux et architectures des voix et des sons, comme les caméras sur scène dissolvent les visages qui sont des masques, qui sont des âmes.
Médée est une œuvre contemporaine méditerranéenne qui retrouve dans ce déséquilibre entre volonté et réalité, entre identité et passion, entre maternité et féminité, des éléments de débats et de discussions du temps présent.