18/35 ans – le théâtre m’appartient – à chì vede à chì face – il teatro è mio – i love theater 2017
Un projet de la Compagnie TeatrEuropa, dirigée par Orlando Forioso, dédié à la réappropriation – au «Riacquistu » – du théâtre par les jeunes spectateurs et artistes.
En partenariat avec la Ville de Bastia. En collaboration avec l’Université de Corse et le Centre Culturel Universitaire. Avec le soutien de la Collectivité Territoriale de Corse.
Lundi 11 décembre 2017, à partir de 10h00, au Théâtre de Bastia
Mardi 12 décembre 2017, à partir de 10h00, à la Salle Natale Luciani à Corte
En 2017, débute une initiative pluriannuelle, soutenue par la Collectivité Territoriale de Corse, dont le but est d’amener vers le monde du théâtre un public, celui des 18/35 ans qui, pour différentes raisons, ne trouve plus dans le théâtre un média culturel qui le représente ou le concerne. Que cela soit comme public ou encore comme artiste.
En tant que praticiens du théâtre, nous ressentons la nécessité d’analyser les causes de ce phénomène, en nous mettant en retrait pour être plus à l’écoute des propositions formulées par les jeunes. L’objectif de notre démarche sera, et de leur donner des outils, et de leur fournir un espace d’échanges, afin qu’ils puissent se réapproprier le Théâtre.
On entend par le mot « Théâtre » une expression qui traverse toutes les langues et toutes les formes de langages du spectacle, en allant de la danse aux nouvelles technologies, du décor au jeu, du chant à l’écriture. Il s’agit d’utiliser tous les moyens d’expressions dont les jeunes pensent avoir besoin au service de leurs créations.
En ce qui concerne le public, nous voulons nous adresser aux jeunes des classes de lycées et d’universités, mais également aux individus qui fréquentent les salles de théâtre. C’est pour cela que ce projet doit impliquer aussi des enseignants, des professeurs d’université, des directeurs de théâtre et des médiateurs des arts du spectacle vivant.
En 2017, nous jetterons les bases d’un réseau théâtral, méditerranéen et européen, à travers des rencontres entre artistes ou encore avec des publics de jeunes spectateurs, mais aussi à travers une étude sur les causes de la désaffection pour le théâtre, des 18/35 ans.
Pour cette première rencontre, soit à Bastia, soit à Corte, nous aurons comme interlocuteurs, les directeurs du Teatro Stabile di Venezia et de la Compagnie LucidoSottile de Cagliari. Mais, parler du théâtre, c’est bien ! Aller au théâtre, c’est mieux ! C’est pourquoi, trois performances seront présentées :
- Death of Venice 2.0 – Act I_Tazio – SEXTING
Mise en scène librement adaptée de « Mort à Venise » de Thomas Mann. Sur une idée de Mattia Berto et Arianna Novaga. Performer : Gianluca Bozzale. Production : Mpg Venezia et Teatro Stabile del Veneto – Venezia
- Mezzo Toro
Librement inspiré du récit “La demeure d’Astérion” de Jorge Louis Borges. Conçu, écrit et dirigé par Tiziana Troja. Performer: Felice Montervino. Production : Lucido Sottile – Cagliari
- Nous sommes au crépuscule
Opus polyphonique / Cinq corps et voix de femme. Texte / Mise en Scène : Lauriane Goyet. Avec : Virginie Foucher, Marie-Paule Franceschetti, Simone Grenier, Chloé Renaud, Laùra Tibodo. Production : Acrobatica Machina – Corse
DEATH OF VENICE 2.0 – ACT I_TAZIO – SEXTING
Mise en scène librement adaptée de « Mort à Venise » de Thomas Mann
Sur une idée de Mattia Berto et Arianna Novaga
Mise en scène : Mattia Berto
Performer : Gianluca Bozzale (Tazio)
Technicien : Andrea Santini
Costumes : Ildo Bonato
Production : Mpg Venezia et Teatro Stabile del Veneto – Venezia
Facebook @taziofedro / Instagram #eyesoftazio / Ecrit à taziofedro99@gmail.com
Performance pour 3O/40 spectateurs, auxquels il est demandé de porter une serviette de plage, chacun.
“ Rien n’est plus singulier ni plus embarrassant que les rapports de gens qui ne se connaissent que de vue, se rencontrent et s’observent à toute heure du jour et se voient néanmoins forcés, par les conventions ou leur propre caprice, de se croiser sans un mot, sans un salut, et d’affecter une indifférence lointaine. Il règne entre eux une curiosité fiévreuse et surexcitée, un besoin de connaissance et d’échange irrité d’être insatisfait et anormalement refoulé, et surtout une sorte de respect attentif. Car l’homme aime et honore l’homme aussi longtemps qu’il n’est pas en mesure de le juger, et il y a toujours un peu d’ignorance à la source du désir. »
Ces mots de Thomas Mann dans Mort à Venise, nous ont donné l’occasion d’initier une réflexion sur les mécanismes des relations à notre époque, sur les concepts de proximité et de distance, sur les nouveaux modèles de connaissance, même et surtout intime, qui passent à travers les images.
A l’ère de la rencontre virtuelle on line, que représente l’autre pour nous ? Que nous attendons-nous, ou plutôt qui, nous attendons-nous à trouver sur les App de nos smartphones, quand nous faisons défiler les galeries de photos? L’exhibition, comme une œillade, du selfie, ou l’offre d’un corps nu semblent être les modalités les plus répandues pour trouver un réconfort immédiat, et pour créer des liens, même fugaces et sans avenir. Mais ces formes de rencontres sont-elles suffisantes pour résoudre nos solitudes, ou amplifient-elles notre détachement ?
La beauté qui émeut et le respect pour l’innocence semblent être des émotions obsolètes, irrémédiablement perdues. Et le candide Tazio, aurait-il semblé si difficile à atteindre à Aschenbach, si ce dernier avait eu les moyens de fuir les schémas bourgeois castrateurs qui le tenaillaient ? Que serait-il arrivé, si Aschenbach avait pu contacter directement le jeune homme sur un chat ?
MEZZO TORO
Librement inspiré du récit “La demeure d’Astérion” de Jorge Louis Borgès
Conçu, écrit et dirigé par Tiziana Troja
Performer: Felice Montervino.
Costumes et décor : Filippo Grandulli et Daniele Coppi
Production : LucidaSottile – Cagliari
S’inspirant du récit de Borges (la demeure d’Astérion), le Minotaure de Lucido Sottile est le tueur au service de l’état, pour épurer les maux du monde.
La construction du personnage de Mezzo Toro s’est appuyée sur l’univers cinématographique classique, qui dessine le serial killer dangereux et inquiétant, mais aussi séducteur et captivant, à la fois féminin et masculin, et qui, ouvrant sa maison au spectateur – et par “maison”, il faut entendre “espace mental”- montre sans restriction, sa mission visionnaire et pathologique. Son monde mystérieux.
Mezzo toro est le tueur moderne autorisé, le bourreau. Né d’un viol, comme le veut la tradition, il viole ses victimes avant de les exécuter. Mezzo Toro dans son labyrinthe solitaire, singe les pop stars, convaincu dans son for intérieur, d’être lui aussi, une célébrité.
Il danse et s’amuse à nous confier ses perversions les plus intimes, et à décrire sa procédure meurtrière, qu’il définit lui-même comme unique et démocratique.
Les atmosphères sonores et musicales démarrent dans les années 70 (Heart of glass de Blondie) pour atteindre le coeur des années 80 (Der Kommissar de Falco et More than I can bear de Matt Bianco).
Les costumes endossés par Felice Montervino, costumes sado-maso et sabots bovins, ont été créés par Filippo Grandulli et Daniele Coppi, comme la scénographie, dépouillée et essentielle, fonctionnelle pour cette mission meurtrière, ainsi que le graphisme qui l’immortalise dans une pose pop, à travers un selfie réalisé avec un Polaroid.
« Ce que la vie m’a offert, c’est un rôle et un poste privilégiés, où je peux être toujours moi-même. Je souris en pensant que quelqu’un puisse seulement aspirer à une telle position. Acquise à la
naissance, par héritage, par penchant, par amour et par passion pour le devoir accompli. Moi, je suis le purificateur, l’épurateur, le détergent, celui qui nettoie là où est le pus, le saint…Le pouvoir qui m’a été conféré, est pareil à celui d’un gouverneur d’état, celui des forces de l’ordre, celui d’un magistrat, moi, je suis le juge suprême, le bourreau….
Moi, je suis l’arbitre.
Je suis le chef des services secrets. Où finissent les ennemis de la paix, de l’ordre, de la sécurité? Je ne parle pas d’amusements féminins qui ont peu de choses à voir avec des questions aussi délicates que celle-ci, je me réfère à eux, les petits personnages embarrassés, grossiers et mal à l’aise, qui infectent, contaminent et entravent, avec leurs misérables considérations sur des projets destinés à servir les plus grands systèmes. Parce qu’il n’y a pas de geste plus généreux de la part d’un soldat que celui de servir sa propre patrie et sa propre nature. Moi, je fus conçu pour épurer, et c’est ce que je fais. Sans hésitation aucune. Je suis né d’un viol. C’est le prix que je paie pour être moi-même. Mais, j’ai toujours eu une certaine souplesse pour agir, suivant et satisfaisant ma propre nature. Ils émettent, je reçois. Comment faire, c’est moi qui le décide. Comment et quand. C’est là ma récompense. Pour mon silence, pour ma fidélité, pour cet avantage silencieux qui arrange tout le monde. Jamais une déception, jamais. Tous. Je suis sûr qu’un jour, Dieu viendra me trouver. Et s’il n’était pas en mesure de le faire, qu’il envoie un assistant. En attendant, la solitude ne me fait pas souffrir, parce que je sais que mon rédempteur vit, et qu’un jour, il surgira de la poussière.
Si mon ouïe pouvait percevoir tous les bruits du monde, j’entendrais ses pas. Comment sera mon rédempteur? Peut-être sera-t-il un taureau à visage humain? Ou sera-t-il comme moi? »
Tiziana Troja
NOUS SOMMES AU CRÉPUSCULE
Opus polyphonique
Texte / Mise en Scène : Lauriane Goyet
Avec : Virginie Foucher, Marie-Paule Franceschetti, Simone Grenier
Chloé Renaud, Laùra Tibodo
Scénographie / Costumes : Delphine Ciavaldini
Régie : El Mekki Arrhioui
Production : La Compagnie Acrobatica Machina – Corse
En coproduction avec La Communauté de Communes Ile-Rousse-Balagne
Partenaires : La Commune de Belgodere, L’Aria, Le thé à trois, U Svegliu Calvese
Cinq corps et voix de femme / Une structure scénographique / Un terrain de jeu /
Le monde
«Tu ris ?
Tu t’énerves
Tu as peur
C’est normal
Ne t’inquiète pas
Rien ne nous appartient »