Le Bourgeois gentilhomme, à la sauce pop.
Comédie d’Orlando Forioso, librement inspirée de la pièce de Molière
Création : 17 mars 2006 – Théâtre Municipal de Bastia
Avec:
Petru Giordani dit « JOURDAIN » Francois Berlinghi
Annetta Giordani dite « Madame JOURDAIN » Marie-Jo Butteri (Zaza)
LUCIA, la fille Vanina Benisty
CLEONTE, amoureux de Lucile Pierre Bertoni
DORIMENE, marquise Marie-Jo Oliva
DORANTE, comte Jean-Pierre Giudicelli
NICOLETTA, bonne de la maison Jourdain Marie-Ange Geronimi
COVIELLO, ami napolitain de Cleonte Giorgio Di Costanzo
Décors et costumes : Franco Bonetti
Musique de Lully à Claude François
Mise en scène Orlando Forioso
Une production TeatrEuropa en co-production avec Teatro Stabile di Sardegna, le Théâtre de Bastia et U Svegliu Calvese, avec le soutien del Collectivité Territorial de Corse
TeatrEuropa est une compagnie théâtrale professionnelle où se pratique sur scène, le dialogue direct entre artistes et langues de multiples provenances. C’est cette diversité linguistique que l’on retrouvera dans une création méditerranéenne : LE BOURGEOIS GENTILHOMME. A partir de la comédie avec musique de Molière, et des canevas de la Commedia dell’Arte auxquels s’est maintes fois référé le grand dramaturge français, Orlando Forioso ré-invente un spectacle au climat moderne « à la sauce pop » qui utilise le texte de Molière comme canevas. Le nouveau Monsieur Jourdain, ou Giordano, est un berger qui s’est enrichi, grâce à une spéculation immobilière encouragée par la Commune, en vendant tous ses terrains à des promoteurs. Désormais, il veut mettre à profit sa nouvelle richesse pour réaliser une fulgurante ascension sociale. A ces fins, il s’entoure de la fine fleur des créateurs, au talent fabriqué par les medias, qui vont lui apprendre à chanter, à danser et à discuter de politique, des sciences, aussi bien que de philosophie. Ces petits génies du spectacle, se révéleront être une bande d’imposteurs intellectuels, prêts à le dépouiller de son argent. Aveuglé par l’illusion d’entrer dans le grand monde du spectacle, notre Giordano perd tout bon sens, au point d’ignorer le désastre dans lequel il s’enfonce, et la fortune qu’il dilapide. En outre, cette folie le mène au comble du ridicule et à la destruction de sa propre famille. Mère et fille décident alors de contre-attaquer : après toute une série d’imbroglios et d’équivoques, Giordano, devenu un jouet dans les mains de ces experts, réalise enfin à quel point il devient caricatural, grotesque et pathétique, et reprend ses esprits. Une allégorie de notre époque, de la société de communication et de dépersonnalisation, et des dangers de l’éphémère. Ce spectacle s’insère dans le parcours artistique de TeatrEuropa, qui a fait le choix de la coexistence des langues sur la scène. Dans cette nouvelle version du Bourgeois Gentilhomme, le corse se mêle au français et à l’italien, pour se mettre au service d’un grand texte de la littérature théâtrale mondiale. «- Parlez-vous en prose, ou en vers, Monsieur Jourdain ? – Ostia ! Sò cinquantanni ch’e facciu a prosa senza avvedemine !».
« Regarder les classiques avec les yeux des contemporains et regarder les contemporains avec une pensée classique » dit souvent Peter Brook pour expliquer le sens de certaines de ses mises en scène.
C’est ce que c’est dit Orlando Forioso en travaillant sur ce texte de Molière, mille fois mis en scène et mille fois interprété : « Vais-je faire une mille et unième mise en scène avec perruques et broderies ou dois-je, moi, metteur en scène italien non lié à la culture classique française scolaire, chercher un lien entre un grand auteur du XVIIe siècle et notre société du XXIe siècle ? Et tout cela, sans trahir Molière ? » Le passage d’un grand texte classique de la littérature théâtrale à un plateau de théâtre demande toujours une grande attention et une grande motivation en ce qui concerne la mise en scène. Y a-t-il encore des « Bourgeois Gentilshommes », aujourd’hui, autour de nous ? Oui. Beaucoup. Plus qu’au XVIIe siècle. Et alors, allons-y ! Essayons de déstructurer la dramaturgie et la langue afin de créer une comédie qui parle de nous. Le choix de passer du Roi Soleil aux années pop d’Andy Warhol peut sembler complètement fou, furieusement fou. Mais en fait, pas tant que cela. Pour un homme du peuple comme Petru Giordani, la peinture et la culture des années 70 avec ses folies et son côté éphémère et intellectuel, devient un point de référence pour s’afficher comme un homme de grande culture, à la mode. Donc, toute la nouvelle version de la pièce se développe autour de cette idée. On s’éloigne de Molière pour être, en fait, plus proche de lui.
Calendrier :
Juin / juillet 2005 : écriture des textes, choix de la scénographie, casting
Août 2005 : répétitions et mise en scène en Sardaigne
Octobre / novembre / décembre 2005 : spectacles en Sardaigne
Janvier / mars 2006 : répétitions et mise en scène en Corse
– 15 jours de résidence début mars à Calvi
– Résidence de création au théâtre de Bastia du 14 au 18 mars 2006
– Représentations : vendredi 17 mars (scolaires) et samedi 18 mars 2006 (tout public)