Don Quichotte è Sancciu Pansa
Rêves, illusions et maladies nées des livres et du plaisir de voyager et de créer, entre solitude et fête populaire.
Rhapsodie populaire, entrelacée de théâtre, musique, chant et danse
Livret d’Orlando Forioso d’après Miguel De Cervantès.
Création : vendredi 18 décembre 2015, Théâtre Municipal de Bastia. A l’occasion du 400ème anniversaire de la mort de Miguel De Cervantès 1616/2016
Don Quichotte Christian Ruspini
Sancciu Pansa Henri Olmeta
Avec : François Berlinghi, Thomas Bronzini, Jean-Battì Filippi, Roselyne Filippini, Marie-Paule Franceschetti, Valérie Franceschetti, Marie-Ange Geronimi, Philippe Guerrini, Maryline Leonetti, Michèle Sammarcelli.
Jimmy Alliot, Antoine Belloni, Nicola Bragoni, Francis Diaz, Iris Leonetti, Antoine Liguori, Anne Malaspina, Sauveur Morini, Delphine Nafteux, Morgane Sage, Marianne Agostini, Pascale Antonelli, Martine Beroud, Julia De Marco, Gaby Gerbes, Maïté Flores, Cristina Flores-Gallardo, Hasna Gouzmir, Pascale Grisoni, Sylvie Iozzia, Eni Kelleci, Lily Lapina, Sara Laoubi, Eliza Lenoc, Emma Luzi, Dominique Mantia, Gianna Massa, Marie-Madeleine Massei, François Massei, Pauline Orel, Laurence Petreschi, Diziana Qerreti, Klarida Qerreti, Jeanne Quilici, Christine Rondeau, Annie Rossi, Rama Santhia, Christiane Santini, Arlette Torre, Angèle Vanni, Veronique Vitali.
Arte Flamenco : Francesca Albertini, Emmanuelle Agostini, Monique Antonini, Hélène Bertier, Amelie Boussemart, Fransisca Gandolfi, Rosa Giovinazzo, Anne Guidicelli, Pascale Jaouen, Veronique Manfredini, Caroline Orsini, Carmen Pinna, Serena Talamoni, Elisabeth Tamagna, Gisèle Tomasi
Chorégraphie: Arte Flamenco
Musique: Sandrine Luigi (guitare) et Ensemble Elixir : Marie-Pierre Malaterre et Isabelle Giannelli (violons), Elise Lancerotto (harpe), Anne-Lise Herrera (violoncelle).
Chœur: Ensemble Lyrique – direction Antony Agostini
Vidéo: GB Prod et Intervista Prod
Régisseur: Anouar Benali
Costumes : Costumeria Capricci di Livorno
Metteur en scène adjointe: Lauriane Goyet
Mise en scène : Orlando Forioso
Une production TeatrEuropa de Corse en collaboration avec la Ville de Bastia et le soutien de la Collectivité Territoriale de Corse – Direzzione di a Lingua
Entre théâtre et cinéma, hommage à Orson Wells
Le 2015 est l’année des grands événements qui ont salué le 400ème anniversaire de la mort de Cervantès et de celle de Shakespeare. TeatrEuropa qui s’est confronté, ces dernières années, à la dramaturgie européenne et méditerranéenne, ne pouvait rester insensible à ces événements : c’est pourquoi, la compagnie a imaginé à partir du mois d’octobre, une série d’initiatives qui baliseront son année artistique.
Et le 18 décembre, nous entrerons dans le grand rêve et la grande illusion méditerranéenne du héros chevaleresque : Don Quichotte ! Don Quichotte et Sancho Pança renvoient immanquablement à la Commedia dell’Arte et au théâtre populaire. Matamore, le capitaine espagnol est tout à la fois l’ensemble des deux personnages cervantesques : fanfaron et peureux, bravache et fragile, cultivé et ignorant.
A cheval, sur Rossinante pour l’un, et sur un âne pour l’autre, Don Quichotte è Sancho arrivent jusqu’en Corse. La Corse, en tant que territoire culturel. Dans toute la littérature mondiale, ce sont sans doute, au sein même de l’humus du peuple, de la bourgeoisie et de l’aristocratie, les deux héros qui se rapprochent le plus du « spacca-muntagna » corse.
“E cusì dicendu, dòpu d’essesi raccummandatu a’ a so signora Dulcinea affinch’ella l’aiutassi in tale facenda, si misse a cavalcà cu Rocinante, u scudu e a lancia bè a postu. Venne a sbatte contr’a a u primu mulinu, e cu tanta viulenza tafunò cu a lancia un’ala mossa da u ventu, chi l’arma cascò in brumuli, e chi, cavallu e cavaliere, dòpu di esse stati strascinati da l’ala, andonnu a rutulà pè u pratu.” Ce sont là quelques lignes, extraites de l’un des chefs-d’œuvre de la littérature mondiale, traduites en 1925, par le propre frère de Petru Rocca, qui signait sous le nom de “U Pittore” dans A Muvra.
Le spectacle Don Quichotte è Sancciu Pansa est à la fois, une fête, avec la participation de plus de 70 artistes en scène, et une réflexion sur la solitude et les difficultés, sur l’imagination et la fiction, sur la réalité et sur le rêve.
Certes, on rit des aventures de ce chevalier errant, des dictons populaires malmenés par Sancho Pança, de la belle Dulcinée, des moulins à vent et des géants, des duels et des tours de magie, des retours continuels vers la maison; on chante et on danse pour Don Quichotte, héros et paladin pour les femmes, mais on rira moins quand tous les livres brûleront, quand on saisira la difficulté de ne pas comprendre le présent et de se réfugier dans l’imagination, quand à la douceur et au rêve, viennent s’opposer la violence et la stupidité, filles de l’ignorance.
Etrangement, on entre dans le XVIIème siècle espagnol, comme nous sommes entrés, nous-mêmes, dans le XXIème siècle ; et nous artistes, plus que jamais, nous nous sentons des « donquichottes ».